- Plein veau raciné de
couleur marron.
-
Cinq nerfs.
- Le dos comporte des
dorures dans chaque caisson ainsi que sur les nerfs.
- Le titre se situe dans le
deuxième entre-nerfs et la tomaison se situe dans le
troisième.
- Les chants des cartons
sont ornés d'un filet doré.
- Tranches teintes en rouge.
- Tranchefiles blanches et
bleues.
- Gardes de couleurs :
marbré tourniquet.
Tome I
- Coiffes très endommagées
en tête et queue ; le cuir de couvrure est également
fendu le long du
mors.
- Une tranchefile a disparu
et la seconde est en partie détruite.
- Les coins sont très
abîmés.
- Le livre a pris l'eau en
tête et le cuir est fortement marqué et racorni sur le
plat avant.
- Les gardes de couleur sont
fendues au niveau des mors.
- Le papier porte des traces
d'humidité.
- Un trou, qui semble avoir
été fait par un ver, est visible sur la face externe du
plat arrière ; aucun
dégât n'est visible sur la face interne.
- Le cuir est fendu au
niveau du cinquième nerf sur le plat avant.
tome II
- La coiffe de tête est très
abîmée.
- Le cuir semble fragilisé
au niveau des mors.
- Le carton des coins est
visible.
Le second tome est moins
abîmé que le premier. En revanche, les restaurations
envisagées sont de même
type sur les deux ouvrages.
Interventions
- Réfection des coiffes
endommagées avec tranchefiles pour le Tome I.
- Réparation des coins.
- Renforcement des mors
faibles.
- Soins de conservation pour
les peaux de couvrure.
- Réparation du trou et de
la fente du cuir dans le Tome I
Les deux ouvrages seront
restaurés en même temps avec la collaboration de monsieur
Marchesseau qui
effectuera le travail de restauration de la coiffe sur le Tome II
à titre de
démonstration.
Opérations
Coiffes
* Pour restaurer les
coiffes, il faut dégager l’espace nécessaire au cuir
neuf. Il est important d'
enlever le cuir présent sur le dos et de le conserver pour le
ré-incruster par
la suite. Pour cela, il faut inciser la coiffe un niveau du nerf et le
long du
mors et ensuite décoller le cuir. Cette opération ne
présente aucune difficulté
en tête du Tome I car l'humidité a en partie
déjà décollé le cuir. En revanche,
cela présente plus de difficulté en queue. Le cuir est
néanmoins récupéré et
collé sur japon avec de la tylose dans l'attente des
opérations ultérieures.
La peau est ensuite incisée
le long des chants du carton afin de soulever une partie triangulaire
du cuir
sur le dessus de plats. Il est fait de même à
l'intérieur des plats. Les
languettes de cuir sur les chants sont aussi dégagées.
Jusqu'à présent, le procédé était le même pour tous les livres. En revanche, ici, il faut procéder différemment pour dégager les cartons sur la face interne des plats. Cela n'est pas dû au fait que seule la coiffe soit restaurée plutôt que le dos, mais au fait que les gardes sont en papier marbré.
En effet, le motif du papier
permet d'inciser directement sur le plat sans avoir à intervenir
au niveau du
mors. Ceci présente de grands avantages car la page de garde est
cousue et le
fil est visible dans le mors.
On dégage toujours un volet
triangulaire, mais l'ouverture est différente. Les parties
découvertes sont
ensuite nettoyées. Le dos reçoit de la tylose. Il est
gratté et le reste de
chair de cuir adhérant au carton en enlevé.
Tranchefiles
L'excédent de bâtonnet est
ensuite recoupé et les tranchefiles sont fixées avec un
point de colle de pâte.
Elles sont enfin renforcées par un morceau de japon (largeur du
dos et hauteur
plus importante que la tranchefile : les points de passe doivent
être
recouverts) qui est collé sur chacunes d’entre elles. Les points
de passe sont
ensuite retapés au marteau.
Couvrure
* Il faut ensuite refermer
les volets qui ont étés dégagés pour faire
la couvrure. Pour cela, il faut
procéder comme il a été expliqué
précédemment : élagage de la nouvelle peau aux
endroits où elle sera recouverte et ponçage à la
fraiseuse de l'ancienne peau.
On ne doit toujours plus
sentir de sur-épaisseur au toucher.
* Le Tome I s'avère très
altéré par l'humidité subie. Le cuir, durci et
marqué, se décolle largement du
plat et le carton est très mou et se délite. Il faut tout
d'abord recoller les
différentes strates du carton entre elles. Cela est fait
à la colle de pâte.
Ensuite, de la tylose est passée
sur
toute la surface abîmée du carton. En séchant, elle
le rigidifie. La peau est,
quant à elle, légèrement humidifiée afin de
lui donner de la souplesse. On
insuffle alors de la colle sous la peau ainsi que sous le volet
triangulaire,
puis on la masse avec un plioir au travers d'un non-tissé.
Toutefois, le cuir
étant très fortement marqué, cela ne suffit pas,
il faut mettre le plat sous
presse. L'ancienne peau est alors recollée et les marques sont
légèrement moins
visibles. On procède ensuite au recollage des parties
soulevées pour les autres
côtés des coiffes, ceci sans mettre sous presse.
Coins
* La restauration
des coins
se fait comme sur les autres livres. Elle ne présente ici aucune
difficulté
particulière.
Ré-incrustation du dos
Gardes
Il faut ensuite renforcer
les mors (petite charnière en japon élagué) aux
endroits où ils sont fendus. Le
collage se fait à la colle de pâte et le séchage
à livre ouvert. Une petite
lacune dans les gardes de couleur du Tome I est comblée au japon.
Réparations et soins du cuir
* Il faut tout d'abord
combler le trou « de ver » sur le plat
arrière du Tome I. Pour cela,
il faut récupérer de la poussière de parure, la
mélanger à de la colle de pâte
puis loger le mélange dans le trou. En ce qui concerne la fente
du cuir au
niveau du cinquième nerf du plat avant du Tome I le
procédé employé est
similaire. On prend cette fois ci un morceau de chair dont la forme
correspond
à la lacune puis on le colle en le logeant dans le fente. Il
faut employer le
côté chair et non la fleur pour ce type de
réparation car contre toute attente,
une réparation avec de la chair est moins visible.
* Il faut ensuite renforcer
la résistance du cuir au niveau des mors. Pour cela, on masse
très doucement le
cuir à la klucel g. Les propriétés de cette
substance rendent une certaine
élasticité au cuir.
Dorure
* Un peu d'or est passé au pinceau sur le dos aux endroits où la dorure a disparu. De l'or est aussi ajouté sur les nerfs recouverts par le cuir de la nouvelle coiffe. Cela doit rester discret et uniquement raviver délicatement la dorure.
Patine
* Il faut ensuite patiner
les parties visibles du cuir neuf. On utilise toujours l'eau de colle,
l'eau
claire et le brou de noix. Après cela, on passe de la 213.
Finissure